10 solutions toutes faites pour plus d'efficacité énergétique

Voici quelques solutions efficaces pour réduire la consommation d'énergie à l'aide de technologies intelligentes. Construire des supermarchés flexibles par exemple.

Partir sur de bonnes bases

1. Les systèmes à moteur électrique consomment 50 % de l'électricité dans le monde. 80 % des moteurs électriques ne sont pas équipés de variateurs de vitesse, et fonctionnent donc à pleine vitesse quel que soit le besoin. En déployant des variateurs de vitesse et d'autres mesures d'efficacité à l'échelle des systèmes, nous pouvons réduire la consommation d'énergie des moteurs de jusqu'à 40 % et la consommation mondiale d'électricité de 8 % (WEO 2016 de l'AIE). Retour sur investissement : 2 à 4 ans. 

2. Donner à la population les moyens de contrôler sa consommation d'énergie : une régulation optimisée de nos systèmes de chauffage, de refroidissement et de ventilation permet de réduire la consommation d'énergie de 22 % en moyenne par bâtiment, avec un retour sur investissement de 2 ans (Ecofys). L'équilibrage et la régulation de la température ambiante sont deux éléments essentiels : plus de 500 millions de radiateurs sont encore équipés de vannes manuelles et ne permettent pas aux citoyens de contrôler leur température ambiante et leur consommation d'énergie. L'installation de commandes individuelles pour chaque pièce (par exemple des robinets thermostatiques) pourrait générer des économies de 10 à 15 milliards d'euros par an.

Adopter une approche systémique

3. Un cycle de l'eau neutre en énergie : les installations de traitement de l'eau et des eaux usées comptent pour 30 à 50 % de la facture d'énergie totale des municipalités, et pour 4 % de la consommation électrique mondiale. Des mesures d'efficacité énergétique associées à des dispositifs de récupération d'énergie permettent toutefois de rendre l'ensemble du secteur de l'eau neutre en énergie. La ville danoise d'Aarhus a ainsi transformé une usine locale de traitement des eaux usées en producteur d'énergie renouvelable  (biogaz) (WEO 2016 de l'AIE). Retour sur investissement : 5 ans. 

4. Les centres de données du monde entier consomment déjà plus d'électricité que le Royaume-Uni et émettent la même quantité de carbone que l'ensemble du secteur aérien. L'électricité constitue généralement leur premier poste de dépenses de fonctionnement (entre 25 et 60 %). Nous avons réduit les coûts énergétiques de près de 50 % dans un centre de données Facebook en Suède. 

Récupérer l'énergie

5. Récupérer la chaleur émise par des systèmes de réfrigération : un petit supermarché de Sønderborg (Danemark) a réalisé des économies annuelles de 30 000 € et réduit ses émissions de CO₂ de 34 % grâce à un dispositif de récupération d'énergie. En Allemagne, où environ 1,4 % de la consommation d'énergie électrique est utilisée pour la réfrigération dans les supermarchés, des mesures similaires pourraient conduire à des économies d'énergie finales de 2,6 millions de tonnes d'équivalent pétrole par an et à une baisse de 1,8 milliard d'euros des coûts énergétiques. Retour sur investissement : 1 an et demi 

6. Produire de l'énergie urbaine avec de la chaleur résiduelle : l'énergie urbaine est le seul moyen d'utiliser des sources de refroidissement gratuites ou de la chaleur résiduelle de basse énergie et basse qualité pour une utilisation finale dans des bâtiments (PNUE). Elle peut par exemple utiliser la chaleur excédentaire des centres de données, des processus industriels ou même des eaux usées. Récupérer toute la chaleur résiduelle d'Europe permettrait de couvrir la demande de chauffage de l'ensemble de notre parc immobilier.

Associer des secteurs

7. Plus de flexibilité grâce aux supermarchés : la capacité de fonctionnement non exploitée des compresseurs utilisés dans les systèmes de réfrigération des supermarchés peut servir de pompe à chaleur et produire de la chaleur à partir de l'électricité pendant les pics de production éolienne, lorsque les compresseurs sont connectés à un réseau d'énergie urbaine. Ces mesures pourraient permettre aux supermarchés de l'UE de fournir 150 TWh de chaleur. Les systèmes de réfrigération peuvent également être utilisés pour gérer la demande. 500 supermarchés peuvent ainsi ajouter 26,5 MW de flexibilité à court terme.

8. Le chauffage et le refroidissement urbains peuvent compenser la volatilité de l'électricité renouvelable : en période d'offre excédentaire, le surplus d'électricité - éolienne par exemple - peut être utilisé pour produire de la chaleur à l'aide de pompes à chaleur à grande échelle, et peut même être stocké dans le réseau d'énergie urbaine. Le stockage de la chaleur est 100 fois moins cher que le stockage de l'électricité ! 

Numérisation

9. Exploiter le potentiel des solutions numériques connectées : un contrôle intelligent du chauffage, du refroidissement et de la ventilation peut doubler les performances de ces technologies. Il est possible de réduire la consommation d'énergie de 38 % en moyenne par bâtiment. Les nouvelles technologies numériques permettent de surveiller et d'adapter la consommation en permanence, d'informer les consommateurs de leur consommation d'énergie, d'optimiser l'autoconsommation d'énergie renouvelable et d'aider à intégrer les bâtiments dans des systèmes électriques et de refroidissement et chauffage urbains. Retour sur investissement : 3 à 5 ans.

10. Innover le lien entre alimentation, énergie et eau : la numérisation nous permet de suivre et de tracer des produits à chaque étape de la chaîne du froid. Il en résulte des aliments de meilleure qualité, moins de pertes alimentaires et, à terme, une préservation des ressources en énergie et en eau pour la production de denrées alimentaires qui sinon seraient perdues.